Émerveillement au pays du Soleil levant

Ereintés par une fin de d’année scolaire surchargée, les deux semaines de répit qu’offrent  les vacances de mai sont plus que bienvenues ! Et c’est dans un pays à la tradition encore bien ancrée et qui fait rêver par bien nombre de ses aspects (en tout cas qui nous fait rêver !) que nous allons nous rendre.

Alors si je vous dis karaté, mangas, cerisiers, sumos, ou encore geishas, vous me répondez… ? JAPON bien sûr !! Cet archipel constitué de près de 7000 îles que l’on résume souvent à 4 est, sachez-le, le 10^ème pays le plus peuplé au monde, et ce malgré qu’il n’y ait qu’un peu plus du cinquième de son territoire qui soit habitable ! Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, et contrairement à la Chine, même si cette multitude de gens est visible dans certains aspects et endroits du pays, on ne se sent pas étouffé ou opprimé par la foule, toujours silencieuse et respectueuse.

 

Le Japon, c’est aussi une des premières puissances économiques au monde, et là, contrairement à bon nombre de pays d’Asie, ça se ressent : la vie est chère, certes, peut-être pas tant que cela pour un occidental arrivé de sa métropole. Mais c’est sans aucun doute l’un des pays d’Asie les plus chers : la raffinerie a un prix, nous sommes prêts à le payer l’espace de 2 semaines, ça en vaut le coup !

Notre voyage au pays du Soleil levant (traduction des kanjis, les caractères japonais 日本 : 日 signifie jour, 本 signifie origine. Ces caractères sont les mêmes que les caractères chinois, mais ils se prononcent différemment) repose sur trois axes : la capitale bouillonnante, Tokyo ; l’émerveillement zen du Mont Fuji ; le traditionnel dans la ville aux deux mille temples, Kyoto, avec des détours par Nara et Osaka.

 

Tokyo 東京,  capitale bouillonnante

C’est dans le quartier d’Asakusa que nous décidons de nous installer, dans un des fameux « hôtel capsule » de Tokyo : si vous êtes seul, vous pourrez vous loger le temps d’une nuit (ou de plusieurs, mais sachez que l’accès à votre « chambre » n’est pas autorisé pendant la journée !) dans ces fameuses capsules, semblables à des nids d’abeilles. Pas d’espace superflu, vous aurez juste de quoi vous allonger mais pas de quoi tenir debout !

Étant en couple, nous n’aurons pas le plaisir de tester ces capsules individuelles, mais choisirons la double capsule : d’un espace nettement supérieure, la chambre contient un petit lit double, un petit bureau et même une douche, le tout dans un espace de peut-être 8 m² ! C’est propre, situé dans un quartier charmant : on est ravis !

Asakusa, c’est le quartier qui s’anime en début de soirée : étals de marché vendant toute sorte de souvenirs, centaines de petits restaurants alignés dans des ruelles éclairées par des lampions, et un merveilleux temple composé de deux bâtiments et d’une pagode à 5 étages : le Sensô-Ji.

 

Le lendemain, désireux de ne pas manquer l’attraction phare de la capitale, nous nous levons aux aurores et prenons le premier métro vers notre destination : le marché de Tsukiji. À notre arrivée, le calme est le plus complet dans ce marché vide : il est à peine 5h du matin et nous apprenons par l’un des gardes qu’il s’agit d’un jour férié et que le marché sera par conséquent fermé… Zut ! pourrait-on alors s’écrier ! Mais nous en profitons pour glaner des informations essentielles  au bon fonctionnement de cette fameuse attraction que nous réaliserons le lendemain, je vous en dis plus plus tard donc !

Deuxième point positif de cette excursion matinale : nous en profitons pour faire en une journée le programme de deux ! Nous nous baladons tout d’abord dans les rues calmes (vue l’heure, il n’y a pas foule !) de Ginza, le quartier commerçant, un peu les Champs-Elysées japonais quoi ! L’architecture des buildings éclairée par les rayons matinaux est superbe.

Nous nous rendons ensuite au Palais Impérial, ou plutôt dans ses jardins. Sur le chemin, nous passons par un tunnel digne de film, et arrivons à une merveilleuse rue, la Marunouchi-Naka-Dori, qui expose bon nombre de marques françaises mais aussi d’œuvres d’art en tout genre, avant d’arriver à la gare centrale et donc au jardin impérial.

Après cette bonne balade matinale et un casse-croûte mérité, nous nous rendons en métro dans les quartiers animés d’Harajuku et Shibuya 渋谷区 : longues et larges avenues et magasins aux devantures n’ayant rien à envier à Paris laissent place à un entremêlement de rues où se trouve, rien que ça, le plus grand carrefour du monde !!!

 

Avec ses 5 passages piétons, le carrefour de Shibuya est une attraction en elle-même : la marée humaine japonaise, respectueuse des feux tricolores (et surtout pas suicidaire !) se déverse sur et en dehors des passages cloutés en l’espace de quelques secondes : on n’aperçoit alors presque plus les passages zébrés qui redeviennent terrain vierge à la fin du feu vert piéton. Un seul mot : impressionnant !

 

Après un bon déjeuner japonais équilibré, nous repartons cette fois-ci vers le parc Yoyogi qui abrite un superbe sanctuaire shintoïste : le Meiji-jingu (明治神宮).

 

C’est enfin depuis le Tokyo Metropolitain Government Office que nous irons observer un panorama de cette belle capitale. Par temps clair, on peut même apercevoir le Mont Fuji !

Nos pieds commencent à fatiguer, la nuit est tombée : c’est en vélo que nous terminerons notre journée, dans les alentours de notre hôtel, pour une belle balade nocturne !

Cette fois-ci, nous n’allons pas nous faire avoir : il est 2h, nous nous levons et enfourchons nos vélos pour ce qui va s’avérer être un périple d’une heure pour se rendre au marché de Tsukiji qui était souvenez-vous fermé la veille ! Mince, nous n’avions pas prévu la pluie ! C’est donc trempés que nous arrivons à 3h au marché, mais heureux : à 3h10, plus de place ! Ouf, nous sommes dans les derniers 70 à rentrer pour cette attraction prometteuse qui a donc un nombre de visiteurs limité. Il nous reste maintenant à attendre près de 2h dans un assimilé hangar, heureusement chauffé et protégé de la pluie battante !

Mais quelle est donc cette attraction ??!! Il s’agit de la vente aux enchères des thons rouges, ces énormes poissons congelés pouvant se vendre à prix d’or ! C’est un spectacle impressionnant qui a valu les efforts, et que je vous conseille de regarder dans ma vidéo jointe sur Picasa ! Mais voici quand même quelques photos ici.

Il est 6h, nous avons apprécié le spectacle mais avons faim. Quoi de plus naturel alors que de petit-déjeuner… des sushis ! Direction un petit restaurant ou la queue commence à se former au dehors. Délicieux, préparation sous vos yeux : ce sont les sushis les plus frais que nous ayons mangé jusqu’à alors, je le garantis !

Nous sommes épuisés, nous rentrons donc en vélo sous la pluie qui ne cesse guère pour un repos bien mérité ! Plus tard, nous nous baladons en vélo dans le quartier de Ryoguko où se trouve le stade de sumos dans l’espoir de voir un spectacle de cet incroyable sport. À défaut, nous aurons le plaisir d’échanger avec bon nombre japonais pour trouver les beya, ou salles d’entraînement des sumos et leur lieu de résidence parfois, mais surtout de pouvoir observer  de vrais rikishi, ou lutteurs de sumo, que nous avions sûrement réveillés d’une sieste méritée ! Pas de photo malheureusement, mais de beaux souvenirs.

 

Mont Fuji (富士山) : pur et zen, édifiant et impressionnant…

Point culminant du Japon du haut de ses 3776 m, le Mont Fuji n’est pas seulement une montagne et un emblème du pays, c’est aussi un volcan considéré comme toujours actif, bien que sa dernière éruption remonte à 1707. Patrimoine mondial de l’UNESCO, le « Fuji-san », qui se trouve à seulement deux heures de Tokyo, est capricieux : il est difficile de le voir si le temps n’est pas clair, et impossible de le gravir en dehors de la saison, à savoir les mois d’été.

 

Nous sommes début mai, nous décidons de nous rendre vers l’un des 5 lacs entourant le volcan afin d’avoir une chance de l’apercevoir. Malgré les pluies torrentielles de la veille sur Tokyo, c’est plus qu’un aperçu que nous aurons ! Nous aurons effectivement la chance de l’observer pendant une soirée et une journée, sous toutes ses coutures, au milieu de centaines de fleurs et surtout, de cerisiers qui auront eu la bonté de conserver encore leurs fleurs après le sakura, ou floraison!

Un spectacle magique dont nous nous régalons avec les yeux ! Nous en profiterons pour effectuer une balade de 4h en vélo autour du lac, où nous découvrirons de nombreuses variétés de cerisiers, ainsi qu’un restaurant italien charmant tenu par un Japonais accueillant et romantique.

Le Mont Fuji fut sans aucun doute le coup de cœur de ce voyage ! Ah, un deuxième m’attend, cette fois-ci à Kyoto…

Kyoto, la ville aux deux mille temples

1, 2, 3 nous irons au temple, 4, 5, 6 cueillir des bambous, 7, 8, 9 zen, bouddhiste ou shinto 10, 11, 12 il y en aura assez pour tous !

Plus de 2000 temples dans cette ville des plus traditionnelles du pays : il s’agit de bien faire son choix pour ne pas se lasser ! Nous choisirons donc quelques temples et sanctuaires et nous baladerons bien en ville.

Tout d’abord, à peine arrivés après une quasi nuit blanche passée dans le bus qui nous transporta du Mont Fuji à Kyoto, nous nous rendons au sanctuaire shinto (le shintoïsme est la religion la plus ancienne du Japon) nommé Fushimi Inari Taisha (伏見稲荷大社).

Ce sanctuaire est dédié aux divinités de l’agriculture : nous verrons donc tout le long des statuettes de loups portant dans leur gueule ou bien les clés du grenier, ou bien du blé ou autre céréale.

Mais ce qui « fait » ce sanctuaire, ce sont surtout ces milliers de portails traditionnels japonais de couleur vermillon, appelés torii, qui bordent les allées : des grands, des plus petits, des moyens… vous passerez sous plus de dix milles torii plus ou moins espacés entre eux lors de votre balade fantastique dans ce sanctuaire ou vous retrouverez même des torii miniatures en offrandes pour les sépultures. Incroyable !

Retour à l’auberge où nous avions déposé nos bagages pour une bonne sieste après laquelle nous irons au sud du quartier Higashiyama. Dans ce quartier, se trouve tout d’abord le temple bouddhique Kiyomizu (清水寺), inscrit au patrimoine mondial de l’humanité, caractéristique pour son bâtiment et sa plateforme en bois construits à flanc de colline et soutenus par des centaines de piliers, depuis lesquels on peut apprécier le panorama sur la ville de Kyoto.

On y trouve aussi deux rues typiques restaurées, la Ninnen zaka et la Sannen zaka, ainsi que le district de Gion, célèbre pour les geishas que l’on peut y croiser. Ce quartier est donc l’un des plus traditionnels au niveau architectural, mais également artistique et culturel.

Non loin, se trouve dans le quartier voisin la rue de Ponto-cho, tout aussi charmante, dont les restaurants donnent sur la rivière, et où l’on peut également croiser ces fameuses geishas.

Nous nous baladerons plusieurs fois dans ces quartiers au charme envoutant pour diner dans un de ses nombreux restaurants (miam le bœuf de Kobé !),

 

mais surtout dans l’espoir de voir des geishas. Et oui, nous en verrons ! Ces rencontres furtives constituent mon deuxième coup de cœur du pays.

   

Attention toutefois à ne pas se faire avoir !! Beaucoup de touristes asiatiques se déguisent en Geishas ! On peut déceler l’arnaque en observant le maquillage peu soigné ou les perruques apparentes !

  

Dans le nord du quartier Higashiyama se trouvent également des temples superbes, comme le pavillon d’argent (temple Ginkaku-ji) ou le temple zen Nanzen-ji où se trouve un surprenant aqueduc, ainsi qu’une superbe balade le long d’un canal : la balade des philosophes.

Un autre quartier que nous avons fait et apprécié : Arashiyama. Là, nous visiterons le temple bouddhiste zen Tenryu (天龍寺) qui mène à une incroyable forêt de bambous. Nous nous rendrons ensuite dans le parc Iwata-yama (岩田山, la montagne des singes) afin d’observer un magnifique panorama de Kyoto, après avoir traversé le pont Togetsukyo (渡月橋, ou « pont qui traverse la lune »), pont représenté sur de fameuses estampes japonaises.

Pour notre dernière journée à Kyoto, avant de nous balader dans le marché Nishiki et d’humer les saveurs particulières (mais agréables) japonaises, nous prenons en vélo pour nous rendre dans le nord de la ville, afin d’aller visiter LE temple de Kyoto : le Kinkaju (金閣寺), ou temple du pavillon d’or. Ce nom ne trompe pas : le pavillon principal de ce temple est bel et bien recouvert d’or, et il est magnifique !

Nous profiterons de notre vélo pour arpenter la ville différemment et nous arrêter au gré de nos envies. C’est ainsi que nous découvrirons un temple où aura lieu un mariage typiquement japonais, un autre temple sublime au sol couvert de mousse, ou le pavillon du Palais Impérial.

Ah, avant d’en terminer avant Kyoto, saviez-vous que le Japon était le 4^ème producteur mondial de whisky ? Oui, j’ai bien dit whisky ! C’est en découvrant cela (merci Julien J ) que nous nous rendrons non loin de Kyoto dans une célèbre distillerie pour nous reposer des temples : la Suntory Yamazaki. Visite surprenante, nous en avons appris beaucoup sur le whisky et avons pu en savourer quelques-uns : une belle découverte !

 

 

Nara, ville de temples… et de cerfs !

Une autre pause dans notre séjour à Kyoto fut la visite de Nara : capitale du Japon au VIII^ème siècle, les monuments historiques de cette ville située à une heure de Kyoto sont aujourd’hui inscrits au patrimoine mondial de l’humanité.

Mais ce qui caractérise Nara où nous nous sommes rendus par une journée alternant pluies fines et éclaircies, en plus bien sûr du charme particulier de son centre-ville ou des magnifiques sanctuaires et temples de son énorme parc (plus de 500 hectares, tout de même !), c’est la présence de centaines de cerfs en liberté qui iront jusqu’à mordre les fesses de Louis pour obtenir un des petits gâteaux que vous pouvez acheter pour les nourrir !

 

Fin du voyage, retour à la réalité

Dernière journée au Japon : nous nous rendrons à Osaka pour prendre notre vol de retour. En arrivant à l’aéroport de Shanghai, nous nous sentons tout de suite  « agressés » par le bruit environnant, ces Chinois qui hurlent dans nos oreilles ou les bousculades des transports en commun. Forcément, après avoir passé deux semaines dans un pays où le respect est omniprésent et où il est impensable de hurler, de ne pas saluer ou de jeter ses papiers par terre, où les détails sont tout aussi importants que l’ensemble et où la politesse pourrait parfois devenir agaçante tant elle est excessive, nous nous retrouvons en Chine, un pays que nous adorons, mais qui est à mille lieux du Japon ! Un fossé si immense entre ces deux pays pourtant si proches !

Après l’extension de mon texte qui traduit bien je pense notre coup de cœur pour ce pays, je vous laisse apprécier ces nombreuses (dur d’en enlever !) photos : https://plus.google.com/u/0/photos/114286801090975895097/albums/6064291963629542721?authkey=CLvTmO2f66aEvQE